Je trouve que le dernier bloc de cet article dit tout sur le travail des journalistes qui questionnent l’entourage d’une famille aux prises avec une problématique de violence conjugale…

Mais pourquoi les journalistes persistent-ils à interroger les gens dans l’entourage des agresseurs – leurs connaissances, leurs voisins, etc. – lorsque de telles situations se produisent? Ce ne sont certainement pas ces personnes qui permettent de mieux comprendre les situations spécifiques, encore moins le problème de la violence conjugale de manière plus générale. Lorsque des hommes tuent leur conjointe, il ne semble aucunement pertinent d’établir si les gens de leur entourage les perçoivent ou non comme de « bons gars », de « bons voisins » ou de « bons pères de famille », perceptions qui sont de toute façon, basées sur une connaissance très partielle de la vie quotidienne de ces hommes et de leur famille. Les journalistes s’intéressent à eux parce qu’ils ont commis un geste de violence extrême à l’endroit de leur conjointe. Si les journalistes souhaitent traiter de situations spécifiques, ce sont les gestes de violence, qui sont inacceptables et lourds de conséquences, qui devraient être portés à l’attention du public.

Il serait probablement plus approprié de donner la parole aux personnes qui travaillent auprès des agresseurs et des victimes de violence conjugale, de manière à mieux faire connaître le problème et les ressources dans ce domaine.

Et à toutes celles et tous ceux qui prennent la parole lors de tels incidents : ne serait-ce que par respect pour les victimes et leurs proches, ce n’est pas le moment de décrire ces hommes comme étant des « bons gars ». Il faut briser le silence sur la violence conjugale, mais si c’est pour parler des qualités personnelles de l’agresseur, il serait peut-être préférable de se taire.

Article complet : http://quebec.huffingtonpost.ca/simon-lapierre/ces-bons-gars-qui-tuent-leur-conjointe_b_5259430.html