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Je lisais cette semaine des articles sur la télévision numérique. Pour celles et ceux qui ne le savent pas encore, la télé analogique à Québec et aux autres grandes villes du Canada tire à sa fin. Ces marchés sont considérés par le CRTC comme des marchés à conversion obligatoire. Vous ne pourrez plus regarder vos émissions favorites avec votre bonne vieille télé à oreilles de lapin à partir du 31 août 2011 à minuit. Vous devrez vous équiper pour ce faire d’un appareil qui va convertir les signaux numériques en signaux analogiques.

Donc, je disais que je lisais des articles sur le net au sujet de la télévision numérique et de fil en aiguille je suis tombé sur un forum bilingue qui traite de télévision numérique, Digital Home, disons d’un point de vue plus technique. Pour plusieurs, ce qui est traité vous semblera souvent du chinois mais vous serez à même de constater quelques trucs ma foi intéressants. Je vous invite à consulter particulièrement ce lien en français : http://www.digitalhome.ca/forum/showthread.php?t=126377&page=4 . Pour ce qui est de Québec, la télévision numérique OTA (Over-The-Air; la diffusion par la voie des airs de signaux numériques) est en test depuis plusieurs mois par la majorité des grands diffuseurs. Alors que la télé numérique par système câblé (Vidéotron) ou par sattelite (Bell Express, Rogers, etc.) connaît peu de ratés et est stable du côté de la qualité de la diffusion, les signaux numériques OTA connaissent encore très très récemment de nombreux ratés : des coupures dans les signaux, des arrêts complets de diffusion et des problèmes de couverture de la région pour un signal donné. Concernant les problèmes de couverture dans la région de Québec, dépendamment de la puissance de l’antenne, sa position ou la fréquence utilisée, on assiste à des variations de la qualité de la réception. Bref, on se croirait un peu comme au temps des débuts de la radio et de la télévision conventionnelle. Honnêtement, je ne pensais pas devoir lire de tels constats en 2011 avec toute la technologie dont nous disposons et l’historique connue des difficultés et des embûches rencontrés lors des premiers balbutiements de la radio et de la télévision conventionnelle.

Les variations dans la qualité de réception semblent être reliés à trois principales raisons. D’abord, les coupures de signaux semblent être dues principalement à la fiabilité « ordinaire » des émetteurs et de l’équipement de diffusion numérique des chaînes de télévision. C’est ce qui semble occasionner de nombreuses coupures dans le signal quand ce n’est pas des périodes plus ou moins longues sans signal. On peut remarquer aussi que les antennes utilisées présentement par les diffuseurs sont de faible puissance généralement. Elles sont beaucoup moins puissantes que les antennes de signaux conventionnels équivalentes. Leur schéma de couverture est moins grand et ça peut engendrer des variations dans la qualité de la réception dans certains secteurs de Québec qui sont moins bien couverts selon les conditions de la météo par exemple. C’est un problème que TVA Québec va remédier dès l’acceptation par le CRTC de la demande pour augmenter la puissance de l’émetteur à plus de 100 000 watts. Enfin, sur le forum Digital Home, il semble y avoir un débat sur le type de fréquence à utiliser pour diffuser en numérique : VHF ou UHF. Pour mettre ça simple, le VHF correspond aux canaux 1 à 13 de la télévision conventionnelle et le UHF, aux canaux 14 à 99. TVA au canal 4 et Radio-Canada au canal 11 à Québec sont sur le VHF tandis que Télé-Québec au canal 15 est sur le UHF. Les plus vieux d’entre nous se rappelleront des roulettes VHF et UHF sur les vieux téléviseurs jusque dans les années 80. Nous pouvons constater que la plupart des diffuseurs ont choisi la bande UHF pour diffuser en numérique. Seul Radio-Canada Québec (CBVT-DT) a choisi le VHF pour diffuser. Il va reprendre le canal 11, le canal actuel analogique, après la période de transition au numérique. Les canaux VHF 1 à 6 ne pourront être utilisés pour la diffusion numérique et pourront servir à d’autres fins dans le futur. Les signaux VHF ont des avantages sur ceux sur UHF. Ils couvrent mieux un territoire car les ondes VHF réagissent mieux aux obstacles (par ex.: une montagne) et vont plus loin pour une puissance similaire au UHF (un peu comme les ondes AM qui voyagent mieux que le FM). On peut en déduire que le VHF est moins couteux en exploitation pour les mêmes raisons. Par contre, la disponibilité est réduite à 7 canaux maximum sur le VHF. Je ne sais pas par contre si en numérique, il y a des possibilités d’interférence entre deux canaux contigüs.

Enfin, toutes ces considérations techniques ne concernent que très peu de gens qui écoutent la télé car la plupart des téléspectateurs sont câblés ou sur satellite. Peu de gens regardent la télé avec les « oreilles de lapin ». Gageons qu’on ne voudra pas tellement chez les diffuseurs investir dans cette technologie par la voie des airs pour procurer aux très peu nombreux téléspectateurs de ce type une qualité de réception optimale. C’est ce que s’est sûrement dit la CBC quand on a regardé l’offre pour du numérique à Québec. D’ailleurs, la CBC a été plus loin dans sa démarche.

La fin de la CBC Television à Québec

Faisons d’abord un bref historique de la division télévision de la CBC à Québec. Il est à noter que la CBC n’a jamais possédé ni exploité de station de télévision à Québec. Il faut tout d’abord mentionner que des émissions de la CBC ont été diffusées à Québec à partir de juillet 1954 alors que la station CFCM-TV 4, qui était bilingue à l’époque, venait de naître. CFCM-TV était la propriété de Famous Players et des stations de radio CHRC et CKCV et 20 % de son contenu était en anglais. En 1957, CFCM-TV commença à diffuser uniquement en français à partir du moment de la création de la station de télévision 100 % anglophone CKMI-TV 5 dont les propriétaires étaient les mêmes que CFCM-TV. CKMI-TV devint alors la station affiliée à la CBC. MI-5, comme on a surnommé longtemps la station anglophone de Québec, a changé souvent de main mais est demeurée affiliée à la CBC. À partir de 1995, le propriétaire de MI-5, le Groupe TVA, vendit en deux temps ses parts de la station à Shaw qui possède le réseau de télévision Global de sorte que CKMI-TV se désaffilia complètement de la CBC en 1997 pour devenir la tête de pont de la province de Québec du réseau Global et changea de position au cadran pour le canal 20 sur la bande UHF. À ce moment-là, la CBC fera installer un réémetteur de CBMT-TV 6 Montréal sur le canal 5 sous les lettres d’appel CBVE-TV. Voilà pour la petite histoire.

Avec l’avènement de la télévision numérique obligatoire à Québec et comme la CBC n’exploite pas de station de télévision à Québec, la décision fut prise de ne pas installer un réémetteur numérique de CBMT-DT Montréal en plus de devoir cesser la diffusion analogique via CBVE-TV canal 5. Ça c’est la raison officielle mais on peut supposer sans trop se tromper que le petit 2 % de population anglophone à Québec a penché dans la balance, et en comptant sur la présence de Global dans le marché, la décision ne fut pas trop difficile à prendre. Donc, aucun signal de la CBC ne sera transmis dans la grande région de Québec. L’ouest de Québec pourra à la rigueur capter les signaux d’un réémetteur de Thetford Mines mais pas besoin de vous dire que le signal sera faible et parfois inexistant selon les conditions atmosphériques du moment. La seule façon de regarder confortablement la CBC à Québec sera de se câbler ou d’opter pour la télé satellite. Le 31 août 2011 marquera la fin de la CBC Television à Québec et d’une bonne partie du centre-est du Québec. Je vous invite à consulter cette page qui explique la décision de la CBC Television et les schémas de couverture pour le Québec : http://www.cbc.radio-canada.ca/tvn/quebec_cbc.shtml .